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AFRICHEVALIER
13 août 2017

EDITORIAL: La ruse et la rage

EDITORIAL: La ruse et la rage

La gestion du pouvoir d’Etat n’est pas chose aisée, c’est vrai. Gérer les hommes requiert beaucoup d’attention, de maîtrise de soi, de tact, de clairvoyance, d’habileté et de stratégie de gestion des hommes.

On ne vient pas au pouvoir pour régler des comptes à certains. On ne vient pas au pouvoir pour ruser avec le peuple. On ne vient pas au pouvoir pour se retourner contre le peuple électeur dont on semble ignorer la misère. On vient au pouvoir pour œuvrer au développement de son pays sur la base d’un programme d’actions dont la mise en marche effective requiert l’apport de tous, d’une manière ou d’une autre.

Mais lorsqu’on se fait des ennemis, lorsqu’on tourne en dérision le peuple électeur, lorsqu’on s’engage dans des choix contestés, dénoncés par le peuple, on doit aviser et se raviser. Le peuple est le premier censeur. Aussi, ne faudrait-il pas attendre que les Partenaires techniques et financiers tirent la sonnette d’alarme avant de prendre les mesures qui s’imposent. 

La mise à l’écart de certains opérateurs économiques n’est pas de bon augure dans un pays où le gouvernement est très limité dans les offres d’emplois puisque l’Etat n’est pas créateur d’emplois. Alors pourquoi ne pas fumer le calumet de la paix avec les opérateurs économiques nationaux en leur offrant les conditions requises pour leur faciliter la création d’emplois et transformation des matières premières agricoles au maximum ! Pourquoi doit-on se mettre à dos une partie de la classe politique qu’on veut voir assujettie, soumise ?

Abraham Lincoln, l’un des illustres Présidents des Etats-Unis d’Amérique avait dit : « on peut tromper une partie du peuple mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».

La politique de la ruse et de la rage n’est que vaine stratégie qui écarte davantage de la réalité du pouvoir. Elle expose au contraire les faiblesses que veut cacher le pouvoir qui a intérêt à se débarrasser des vieux démons qui sont vautrés dans ses rangs avec leurs ardoises.

Si diriger c’est prévenir, alors le Chef de l’Etat doit savoir choisir ses collaborateurs pour la bonne marche du pays sans chercher à considérer leur appartenance politique, ou attendre leur allégeance à son excellentissime personnalité. Il doit savoir qu’il est le premier serviteur de la Nation et en tant que tel, s’offrir la passerelle de sa popularité pour ses bonnes actions et fiers services rendus à son pays.

Les défis sont nombreux à relever et les cadres béninois qualifiés ne manquent pas pour l’exécution de marchés qui échoient à des expatriés moins qualifiés. La nation béninoise a besoin de tous ses fils pour la construire. La mise à l’écart de certains est une maladresse que le gouvernement se doit de corriger. Le pouvoir aura beau fait la politique de la ruse et de la rage, les ministres et leurs proches collaborateurs ne peuvent pas eux tous seuls tout faire. Encore moins le Président de la République. De même, le pouvoir ne peut jamais réclamer le curriculum vitae de tous les habitants en âge de travailler avant de choisir les fonctionnaires qui sont du même bord politique que lui, mettant alors en rade et par ruse les autres. Il faut que le mode de gouvernance change et que ruse et rage se communient dans les actions de développement. Oui pour la ruse et la rage pour que se mettent au travail les Béninois au service de leur pays. Non pour la ruse et la rage qui détruisent le ciment social. Le Bénin d’aujourd’hui n’a plus besoin de tensions sociales. Il a besoin de la paix dans les différentes formes de gouvernance qu’elles soient locale ou politique. Le Bénin ne saurait être l’otage de quelques-uns et les Béninois ne sauraient non plus être les otages d’un système politique auquel, de jour en jour ils ne semblent ne plus comprendre grand-chose vu les oscillations du gouvernail. C’est à croire que l’expression de gouvernement ventilateur semble refaire surface. La chasse aux sorcières n’est que vaine pratique car les sorcières ne manqueront jamais à l’appel de l’opposition pour dire non aux pratiques mafieuses. Eviter la politique du deux poids deux mesures en mettant les citoyens à égalité de chance. Sévir contre l’impunité qui gangrène toujours la société. Accepter de se faire impopulaire par la prise de décisions courageuses et heureuses pour le bonheur des citoyens en engageant de façon ferme et impartiale la lutte contre la corruption et autres actes similaires. Voilà des missions que le peuple attend de voir son Président assumer avant de lui décerner le quitus de la bonne gouvernance. Mais lorsque le gouvernement a l’aile plombée, que peut-on en attendre ? Et c’est justement l’une des raisons pour lesquelles, le chantre de la rupture  de qui le Bénin attend beaucoup a été élu. La politique politicienne ne développe pas. Il est grand temps qu’il s’approprie les bases de la politique de développement pour un Bénin gagnant et émergent.

S. P   

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