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AFRICHEVALIER
2 août 2017

BENIN-ITW: Y.M.:« Sébastien Ajavon ne mérite aucunement l’acharnement qu’il subit depuis lors »

mal_hossou

Interview à l’Honorable Yacoubou Malèhossou: « Sébastien Ajavon ne mérite aucunement  l’acharnement qu’il subit depuis lors »

Entrepreneur bâtiment de son état, l’He Yacoubou  Malèhossou, n’est pas un inconnu dans le milieu politique béninois. Après deux mandats législatifs, il a préféré se retirer pour laisser la place à d’autres. Il passe par le canal de votre journal pour se prononcer sur l’actualité nationale. 

 

AFRICHEVALIER : En 2016, on vous a vu très engagé aux côtés du candidat Sébastien Germain Ajavon. Qu’en est-il maintenant de vos relations ?

Yacoubou Malèhossou : Effectivement, j’ai été très engagé aux côtés de l’homme d’affaires et président du patronat béninois, Sébastien Germain Ajavon, un frère qui faisait son entrée en politique de fort belle manière. Il méritait que nous le soutenions et l’accompagnions. C’est quelqu’un qui se bat beaucoup pour le bien-être des populations béninoises. Son sens très élevé du social a été un atout important ayant joué en sa faveur pour mériter notre soutien.  C’est d’ailleurs dans le cadre de ses activités de mécénat que j’ai fait sa connaissance. Une occasion qui m’a permis de lui poser une doléance scolaire qu’il a solutionnée très agréablement par la construction d’au moins quatre modules de trois classes totalement équipées. Et je me sens fier et en toute humilité d’être le premier à qui il a fait cet honneur dans le Zou et je lui suis encore reconnaissant puisqu’il a permis à  ces scolaires enfin satisfaits de pouvoir travailler dans de meilleures conditions.

Parlant de l’élection présidentielle, au second tour, il lui fallait apporter son soutien à Patrice Talon ou à Lionel Zinsou. Logiquement, j’ai fait partie de ceux qui lui ont conseillé de soutenir Patrice Talon, un choix que lui-même a entériné en respect au creuset de la coalition de la rupture. Aussi, avons-nous suivi et respecté le mot d’ordre pour ce choix. Et c’est parce que notre soutien a été franc que certains parmi nous sont restés engagés auprès de l’actuel Chef de l’Etat, Patrice Talon à 100%.

Avec le président du patronat béninois, Sébastien Germain Ajavon, mes relations sont au beau fixe et ne souffrent d’aucun nuage. Je ne suis pas un hypocrite et j’entends rester correct dans mes relations avec les uns et les autres. A preuve, je n’ai pas la culture de l’injure comme le font certains politiciens qui versent dans l’hypocrisie, la trahison. A mon niveau, le respect du genre humain m’impose de ne pas insulter qui que ce soit. Jamais je n’ai insulté un homme politique, que ce soit l’ancien Président Thomas Boni Yayi et encore moins Sébastien Germain Ajavon parce qu’il n’est pas au pouvoir. Il faut toujours se rappeler de la force des relations humaines, c’est important de les conserver dans le respect des uns et des autres.

 

Que pensez-vous des relations entre Sébastien Germain Ajavon et le Chef de l’Etat ?

A mon humble avis et comme j’ai eu à le dire sur des chaînes de radio, le froid entre les deux hommes ne tient pas son origine d’une guéguerre entre eux. Ce froid est un montage bien réussi pour séparer les deux hommes dont la coalition dans le cadre des activités de développement de la cité était mal vue par des Béninois, et pour quelle raison ? Dieu seul sait. D’autre part, n’oubliez pas que Sébastien G. Ajavon excelle dans un secteur clé qu’il coiffe et qui lui vaut beaucoup d’inimitiés de la part de ses concurrents, de ses nombreux adversaires qui veulent lui ravir le marché. C’est donc dans leurs rangs qu’il faut surtout situer les responsabilités et chercher la souche de ce complot contre un citoyen dont le tort est d’avoir réussi dans son domaine. Au lieu de chercher à faire comme lui, ils ont préféré passer par ce chemin biscornu, une bassesse que je préfère ne pas qualifier pour atteindre l’honorabilité d’un homme qui a une bonne vision de développement de son pays. Leur volonté était donc de le déstabiliser et d’en arriver à opposer les deux hommes. Un coup qu’ils ont du reste réussi. Toutefois, je demeure très convaincu pour l’avoir d’ailleurs côtoyé, que le président Sébastien G. Ajavon n’est pas un trafiquant de drogue.

 

Une réconciliation entre les deux hommes est-elle envisageable ?

Malgré la rupture des amarres entre les deux hommes, je reste convaincu qu’il existe toujours une passerelle de réconciliation. Adversaires ils sont aujourd’hui mais pas ennemis car la vérité triomphera un jour et alors, chacun d’eux pourra se fixer. Ecoutez, qui pouvait envisager que Patrice Talon et Martin Rodriguez, le premier opposant déclaré au Président Talon  allaient finir par fumer le calumet de la paix ? Tout est possible et nous, nous prions pour que ce jour arrive. Nous y croyons.

 

Quel bilan faites-vous de la gouvernance après 15 mois de gestion du pouvoir par le Président Patrice Talon ? 

D’aucuns diront que ça ne va pas dans le pays à cause du volet social qui est très décrié ces derniers temps. Mais d’un autre côté, il faut reconnaître qu’il y a des avancées. Les populations doivent se raviser et reconnaître que sur le plan sécuritaire par exemple, elles vivent beaucoup plus en sécurité et que les braquages ont nettement diminué dans le pays à cause du plan sécuritaire mis en place. De même, les contrôles sur les voies routières par les forces de sécurité commises à cette tâche se déroulent nettement mieux en comparaison aux pratiques anciennes. Tout ne peut pas se faire en quinze mois, ce n’est pas possible. Pour d’autres, l’argent ne circule pas ! Une des réponses apportées à ce problème est par exemple la reprise des micros crédits aux plus pauvres nouvelle génération. Ainsi, le petit commerce reprend lentement avec comme conséquence certaine, une meilleure circulation de l’argent.

 

Sur le plan de la gouvernance sociale, le gouvernement est très critiqué. Votre réaction ?

C’est vrai que des cris se font entendre de plus sur le volet social. Le gouvernement n’est ni sourd ni insensible aux cris de détresse des populations et surtout pas le président  Patrice Talon qui ne peut accepter voir ses compatriotes croupir dans la misère. Aussi se bat-il au quotidien pour que les conditions sociales s’améliorent. Tout ne se voit pas mais un important travail se fait et il faut aux Béninois de la patience pour bénéficier des retombées des actions qui se mènent. C’est d’ailleurs dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des Béninois qu’on évoquera par exemple le don de 47 milliards de FCFA décerné au Bénin par la Présidente de la Confédération suisse en visite au Bénin, il n’y a pas longtemps. Qu’on le veuille ou pas, ce don impactera positivement la vie des Béninois directement à travers les utilisations prévues. Les Béninois sont trop pressés mais il faut de la patience pour apprécier en fin de mandat le travail de développement qu’aura abattu le Chef de l’Etat qui a à cœur d’offrir un cadre moral, de vie, de sécurité et de meilleures conditions de travail à ses compatriotes.

Par ailleurs, le gouvernement promet embaucher d’ici le début de l’année 2018 au moins 8.500 nouveaux fonctionnaires, une action pour juguler le chômage ambiant.

 

A propos de la destitution des maires, votre réaction ?

La destitution des maires telle qu’on le voit aujourd’hui n’est pas une bonne chose. C’est vrai car c’est un processus qui retarde le développement à la base. Mais reconnaissons toutefois que certains, sinon la majorité des maires destitués portent une part de responsabilité dans leur destitution. Ces destitutions sont souvent parties de raisons financières selon moi. En effet, lorsque le maire veut garder par devers lui tout seul un gap financier de 10% honnêtement acquis par le conseil municipal à lui versé par un entrepreneur après la réalisation d’un marché en écartant ses autres collègues, vous comprenez que les autres ne vont pas le laisser faire ! Il ne s’agit donc pas d’un acte de corruption dès l’instant où, ce mode opératoire n’est pas interdit par la loi. Mais de grâce, que le maire ne retienne pas pour lui tout seul le don effectué, c’est ça qui crée des problèmes et c’est ça l’une des principales rasions qui fondent ce que d’autres qualifient de gestion opaque. Mais contrairement à ce qui se dit, je ne partage pas l’avis de ceux qui tiennent à voir dans ces destitutions, la main du gouvernement. Il faut que le maire pense nécessairement au partage avec ses autres collègues.

 

Que vous inspire la crise au niveau des partis politiques actuellement et notamment à la RB ?

On ne peut que parler de ce que l’on maîtrise bien. Aussi, suis-je bien placé pour parler de la crise au niveau du parti politique la Renaissance du Bénin dont je suis membre. Je fais partie de ceux qu’on qualifie de frondeurs. Mais de quoi s’agit-il ? Le reproche fait à Léhady Soglo ne se résume pas en termes de mauvaise gestion de quelque patrimoine que ce soit ou d’un  détournement. Le reproche essentiel que moi je lui fais est qu’il n’a pas le temps de s’occuper à la fois du parti en sa qualité de président élu de la RB et de ses très lourdes charges à la tête de la mairie. La mairie représente plus qu’un département ministériel et c’est comme si, il coiffe et le ministère cumulativement avec ses fonctions de président du parti. C’est donc le monsieur qui n’a jamais le temps et qui respecte difficilement ses rendez-vous au siège du parti. Ce que j’ai retenu personnellement comme souvenir, c’est que s’il vous donne rendez-vous pour 9 heures par exemple, attendez-vous à être reçu vers 17 heures. Et si c’est la même chose la plupart du temps. Et cette gestion du temps dérange et joue sur nos emplois du temps. Et quand il convoque des réunions au siège de Vidolé, il faut savoir que c’est parti jusqu’à 23 heures au moins. Moi, je trouve que ce n’est pas par manque de bonne volonté mais il faut le dire, il n’a pas le temps et il ne peut pas tout faire tout seul, il est très aculé, très chargé. Il faut donc qu’il accepte de se décharger quitte à ce qu’il reste l’un des principaux conseillers politiques ou techniques du parti et le tour est joué. Le parti fonctionnera encore mieux pour le bonheur de tous. J’ai appris qu’il a porté plainte contre les membres du bureau politique qui ne lui sont pas favorables. Je crois que c’est une perte de temps. Il devrait se rendre à l’évidence et agir pour le bien du parti. Et c’est ce manque de temps qui fait qu’il n’arrive pas à convoquer les membres en congrès ordinaire.

 

Pensez-vous que le projet de révision de la Constitution peut aboutir malgré la position actuelle du Chef de l’Etat sur la question ?   

Le Président Patrice Talon a été clair sur la question en exprimant sa volonté de raccrocher. Mais si d’aventure, il revenait sur le sujet, soyez sûr qu’il aura notre soutien car ce ne serait que pour le bien de notre pays qu’il le fera et non pour des intérêts personnels et égoïstes.

Propos recueillis par Janvier K. SOSSOU   

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