BENIN: Tractations pour la formation du gouvernement II de Talon: Déjà les grands rituels

BENIN: Tractations pour la formation du gouvernement II de Talon: Déjà les grands rituels

Les rumeurs de la formation de la nouvelle équipe du Président Talon se font de plus en plus persistantes depuis peu dans l’opinion publique. De nos sources même du Palais de la Marina, la nouvelle équipe du gouvernement II du Chef de l’Etat sera dévoilée dans les tout prochains jours. En attendant la liste officielle de cette équipe, des manœuvres et autres tractations vont bon train afin de se faire une place sous le soleil de la rupture.

Sauf cataclysme politique au sommet du pouvoir exécutif, le gouvernement II du Président Patrice Talon sera rendu public dans la deuxième quinzaine du mois d’août 2017. Du retour des vacances, comme cela se susurre d’ailleurs au sein de la classe politique et des services de la Mairna, Patrice Talon fera appel à d’autres hommes et femmes en qui il a plus confiance et qui sont capables de conduire sa politique dite de « ruse et de la rage » enclenchée depuis quelques mois déjà. Dans le lot, des départs, des maintenus au même poste, des maintenus au gouvernement avec changement de portefeuille ministériel et des entrées. Ces dernières étant en nombre selon les informations glanées. Mais de toutes les façons, le Président Talon restera dans sa politique d’une équipe gouvernementale restreinte et comprenant un nombre très limité. La question de la parité, pour une seconde fois, ne sera pas au rendez-vous, tant pis donc pour ces ardents défenseurs des causes féminines, la prime à la compétence et à la technicité ne sera pas aussi considérée pour ne pas dire en pôle position dans l’élaboration des critères. Le profil qui caractérisera désormais l’équipe II de Talon concernera les hommes et femmes politiquement aptes et dévoués à mener à bien cette politique afin de baliser le terrain aux échéances électorales de 2019 pour les législatives  et 2020 pour les communales et locales.

Le dernier conclave gouvernemental présidé par le Président Patrice Talon n’a pas été du tout à l’avantage de certains ministres qui, vraisemblablement, pourraient être éjectés par le premier citoyen compte tenu de leur faible performance politique et leur absence presque totale dans la dynamique politique du Chef de l’Etat. Et déjà, des ministres, se rendant compte que leur fauteuil ministériel dandine alors même qu’ils ne sont pas encore prêts à abandonner le bibéron, se rendent dans des couvents et autres lieux de culte et de rites afin de se purifier, se sanctifier pour toujours, soit bénéficier de l’estime du chef en restant au poste, soit le contrôler afin de mieux se faire entendre dans certaines circonstances aux fins de toujours garder leur strapontin sous l’ombre du nouveau départ.

Béliers, coqs et autres « ingrédients » de sacrifices  en mains ou transportés par un valet, ces personnalités tant du gouvernement Talon ou ayant leurs noms dans les couloirs de la présidence en attente de confirmation une fois la liste rendue publique, se ruent vers les charlatans, les bokonons, prêtres religieux ou autres marabouts pouvant œuvrer mystiquement et spirituellement afin que leur désir soit exaucé.  En ce moment donc, c’est l’heure de la grande veillée d’arme dans leur camp. Tous les moyens sont bons, selon ces personnes, pour l’atteinte de ce « rêve ». Tous les coups étant aussi permis, la bataille mystique qui s’est déclenchée ne connaît ni partenaire politique, ni alliée politique, ni frère et même compagnon de tous les temps. On veut, à tout prix, s’offrir des postes ministériels pour se mettre à l’abri de la terreur du nouveau départ. Hormis ce cas de préparation mystique et spirituelle et de purification, d’autres formes de rituels se font.

Il est de notoriété de tous que le gouvernement Talon est officiellement en vacance depuis ce lundi 7 août 2017 pour deux semaines afin de revenir aux affaires mieux ressourcé pour les nombreux dossiers qui agitent le pays. Il est également révélé que le Président Patrice Talon, lors du dernier conseil des ministres, a fait des remontrances à certains de ses ministres et les a presque  humilié, leur dévoilant ainsi ce qui les attend lors du prochain remaniement ministériel. Pour faire bonne mine et bonne impression en l’ absence du Chef qui pourra constater leurs œuvres une fois de retour, envahissent les villages, quartiers de villes et autres contrées afin de propager la bonne nouvelle qu’est le Programme d’actions du gouvernement (PAG). Au lieu de se reposer, c’est leur trouvaille pour se maintenir car le Président ne compte plus faire cadeau aux moins méritants politiquement.

Les probables départs du gouvernement Talon

L’imminence de la formation du gouvernement II du Président Patrice Talon n’est plus à démontrer vue l’enjeu de l’heure. Dans cette nouvelle équipe qui s’annonce, certains du gouvernement actuel garderont leur poste y compris leur position. D’autres seront mutés tandis qu’un grand nombre fera son entrée dans ce gouvernement.

Sous réserve de toute modification de la dernière heure, le ministre de la culture, Ange N’Koué partira du gouvernement Talon. Pour ce ministre qui a eu le mérite de faire partie de la première équipe de confiance de Patrice Talon, il lui est reproché sa lenteur dans la résolution des dossiers culturels surtout celui relatif au Fonds d’aide à la culture. Aussi, lui reproche-t-on la non mise en œuvre de la politique du Président concernant la promotion du tourisme et les moyens appropriés pour la concrétisation du rêve d’un Bénin touristiquement viable. Autres faits le concernant sont également soulevés et qui n’ont pas été du goût du Président de la République.

A sa suite, Rafiath Monrou, ministre de la communication et de l’économie numérique. Sa gestion des dossiers des téléphonies mobiles de type GSM, sa vision, en déphasage avec celle du Président, ayant trait à la mise en œuvre rapide d’un Bénin connecté suivant les dernières normes de la technologie numérique sont autant de griefs qui se greffent à son ardoise et qui obligent aujourd’hui le Président à l’éjecter de l’équipe. En plus de ces cas cités, Rafiath Monrou retournera à son poste d’antan parce que victime de l’image de Sébastien Germain Ajavon qui se colle presque à elle. Plus besoin aujourd’hui de prouver qu’elle était issue du camp de l’opérateur économique lors de la formation de ce premier gouvernement de Talon. Tout comme elle, son homologue Delphin Koudande, venu également du même  sérail  politique qu’elle, quittera le gouvernement. S’il lui est reproché officiellement la gestion peu appréciable de la filière coton selon les désirs du Chef de l’Etat, il est également dans le lot à cause surtout de son « mauvais choix » en ce qui concerne ses collaborateurs immédiats. Ces griefs diminuaient depuis lors ses crédits auprès du chef qui n’attendait que le prochain gouvernement pour le bouter hors de l’équipe. Leur troisième installé au ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle n’a pas encore une situation fixe et claire. Mais c’est sans occulter le dossier de la nomination des directeurs d’école qui avait fâché le premier magistrat du pays. Même si l’on peut le considérer comme étant un dossier moins lourd, les nombreux cris de gueule et surtout de détresse des enseignants reversés non pris en compte pourraient, si le Président décide de se séparer des envoyés de Sébastien Germain Ajavon, le propulser du gouvernement.

Barnabé Dassigli, ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale était aussi à la porte. Rien ne prouve qu’il soit encore maintenu mais le développement des dernières actualités concernant l’affaire Léhady Soglo, suspendu puis révoqué, pourrait désormais militer en sa faveur. Il a su bien jouer ce coup et a su également augmenter ses gains au niveau du compteur de performance du Président de la République.

Cette liste est loin d’être exhaustive puisque les tractations politiques sont toujours en cours. De plus, dans le prochain gouvernement de Talon, il y aura beaucoup de jeux de chaises.  Des ministres seront mutés ou repositionnés, pour ainsi dire. Eux, ils ont su bénéficier de la confiance du grand « maître » pour continuer l’aventure avec lui. L’enjeu de 2019 devant être préparé dès aujourd’hui, toutes les cartes politiques sont permises pour l’atteinte de cet objectif qui ouvrira la voie aux échéances électorales de 2020 et de 2021. Ainsi, les entrées que le Président effectuera porteront beaucoup plus sur des acteurs éminemment politiques capables d’impulser une nouvelle dynamique à sa politique. L’on annonce l’entrée dans ce gouvernement II des dissidents des  Forces cauris pour un Bénin émergeant (FCBE), ceux de la Renaissance du Bénin (RB), du Parti social démocrate (PSD) et comme l’attend d’ailleurs le peuple, l’entrée du Parti du renouveau démocratique (PRD). Aucune place ne sera accordée, à l’heure actuelle, à la société civile et autres technocrates du pays. Un choix du Président pour mieux conduire sa nouvelle vision politique.

Quand les postes ministériels divisent les PRD

Plus de doute, le Parti du renouveau démocratique (PRD) du maître Adrien Houngbédji fera partie de la prochaine équipe gouvernementale de Patrice Talon. Mais la question qui se pose aujourd’hui a trait aux hommes ou femmes qui porteront le flambeau de ce parti au sein du gouvernement Talon.

Qui pourrait représenter le PRD dans le gouvernement II de Talon ? C’est la grande question qui taraude l’esprit des dirigeants de cette formation politique et quelques militants à la base consultés dans ce cadre. Selon les informations parvenues à notre rédaction, le PRD pourrait avoir jusqu’à trois (3) postes ministériels dans ce gouvernement de Patrice Talon qui s’annonce pour la deuxième quinzaine du mois d’août 2017.  Un chiffre impair qui relance le débat au sein de cette formation politique quant aux personnalités à envoyer.

Selon certains, il faudrait que le président du parti qui est d’ailleurs le président de l’Assemblée nationale, deuxième personnalité de l’Etat, opte pour des hommes ou femmes de confiance ayant déjà le mandat législatif et qui ont démontré, pendant tout ce temps, leur loyauté et leur engagement politique à ses côtés. Pour ces derniers, seuls les députés en «fonction » devront entrer dans ce gouvernement pour plus d’actions politiques, ce que voudrait d’ailleurs le Président de la République, Patrice Talon. Par contre pour d’autres, il faut plus de technocrates pour booster les actions sociales engagées par le Président Talon afin de soulager les peines des Béninois.  C’st donc le moment, selon les propos de ces cadres du parti, qu’on les promeuve après la longue période d’hibernation passée dans l’opposition.

Du côté du gouvernement, l’on apprend que le Chef de l’Etat qui s’est résolument engagé dans la dynamique d’une politique « politicienne » ne voudra plus « trop » compter sur les technocrates, au risque de ne pas atteindre son objectif qui est celui de sa probable candidature en 2021. Mais au moment où le Chef de l’Etat envisage une telle politique, des militants, cadres et autres dirigeants du PRD se déchirent et n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons.

Josaphat DAH-BOLINON